La situation des LGBTQI en Tchétchénie continue à inquiéter.
Christophe Lacroix, Président du groupe socialiste au Sénat belge, a tenu à remettre leur situation au centre des débats de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui se réunit cette semaine à Strasbourg.
D’après un rapport de l’OSCE du 13 décembre dernier, une véritable traque des personnes LGBTQI a été entamée dès décembre 2016, pour continuer jusqu’en octobre 2018. Selon cette organisation internationale, la Fédération de Russie porte une responsabilité dans cette répression dont sont victimes les homosexuels et transgenres en Tchétchénie. L’OSCE évoque l’absence de réaction des autorités russes instaurant de fait un régime spécial d’impunité en Tchétchénie.
Depuis, selon Amnesty International, les autorités tchétchènes ont déclenché une nouvelle vague d’attaques ciblant des gays et des lesbiennes présumés. Au moins deux personnes seraient mortes des suites de tortures depuis décembre 2018.
L’organisation Russian LGBT Network a pu vérifier des informations indiquant que les autorités tchétchènes détiennent une quarantaine de personnes dans un bâtiment gouvernemental de la ville d’Argun afin de les torturer.
Ces nouveaux faits potentiels – mais qui semblent se confirmer d’heure en heure – continuent de dépasser les limites de l’horreur et tout ce que l’on pouvait imaginer depuis la fin de la seconde Guerre mondiale.
Ces informations s’inscrivent dans la continuité de la « purge homosexuelle » de 2017, au cours de laquelle des centaines de personnes ont été arrêtées et torturées.
Pour le chef de groupe socialiste au Sénat belge : « quand on arrive à un tel point d’horreur, de sévices et de discriminations, lorsque la haine devient une politique d’Etat et que la discrimination est présentée comme allant de soi, il faut ouvrir les yeux et maintenir la pression internationale sur la Fédération de Russie – signataire de nombreux traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme – dont la Tchétchénie fait partie intégrante ».
Il a appelé l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à faire pression sur les autorités russes et tchétchènes pour que cessent ces atrocités et qu’elles poursuivent les personnes qui s’en seraient rendues coupables. Par ailleurs, à tous les niveaux, nationaux et internationaux, tous les leviers diplomatiques doivent être activés afin de condamner de tels faits s’ils s’avèrent exacts.
Il ne faut jamais banaliser les faits de discriminations et de telles violences, en Russie ou partout ailleurs dans le monde, au risque in fine de les cautionner dangereusement.
S’attaquer aux LGBTQI, c’est s’attaquer à des être humains protégés notamment par la Convention européenne des droits de l’Homme.
Et Christophe de conclure : « En tant qu’élus, nous devons être les garants de ces droits dans un monde où la montée des populismes, des extrémismes et des replis sur soi prolifèrent. De tels faits nous rappellent les heures les plus sombres de l’Histoire de notre continent. Nous sommes tous responsables de ces injustices si nous ne faisons rien pour les empêcher. Chacun et chacune a le droit de vivre libre conformément à sa nature profonde ».