Le Gouvernement fédéral, vous le savez, a pour projet de rendre possibles les visites domiciliaires en vue d’arrêter une personne en séjour illégal. En des termes moins techniques cela signifie que si l’Office des étrangers suspecte qu’un demandeur d’asile ou un sans-papiers se cache chez vous, dans votre domicile, il pourra saisir un juge d’instruction afin qu’il autorise la police à perquisitionner chez vous. Cela donnerait un pouvoir abusif à l’Office des étrangers, dans le cadre de l’exercice de la mission de cette autorité administrative et plus généralement, dans l’usage qui est fait de nos règles démocratiques.
L’idée de protéger le domicile n’est pourtant pas neuve : elle était déjà d’ailleurs inscrite il y a 700 ans dans la charte de la Paix de Fexhe qui est connue comme la première sur le continent consacrant l’inviolabilité du domicile. Ce droit a été jugé tellement fondamental, tellement nécessaire qu’il a été consacré par la Constitution, notre texte juridique le plus fort et le plus haut placé.
Malgré cela, le Gouvernement fédéral, et la N-VA en tête foulent au pied notre Constitution et nos valeurs fondamentales. Ils veulent bafouer la dignité de ces étrangers déjà en souffrance et les harceler judiciairement.
Un autre exemple historique, plus récent, lui aussi édifiant, est celui de tous les Belges qui ont fui l’envahisseur allemand en mai 1940, trouvant refuge chez nos voisins et amis français. Pensons simplement qu’à l’époque, nos ancêtres étaient dans la même situation que ces réfugiés qui fuient les conflits de leur pays d’origine aujourd’hui. Comment aurions-nous survécu si les autorités françaises avaient mené des chasses aux sorcières dans les familles françaises qui portaient secours à leurs frères belges ? Qu’auraient pensé les Belges de l’époque si ces anges gardiens qui nous hébergeaient étaient harcelés par le pouvoir en place et que les Belges en fuite étaient forcés à errer comme des vagabonds dans les parcs publics de Paris, persécutés par la police française ? Qu’auraient pensé les Belges et les Français d’alors si pareil sort leur avait été réservé ?
Ce projet de visites domiciliaires va à l’encontre des valeurs socialistes de respect de la dignité humaine. On parle bien de pouvoir perquisitionner le citoyen sur la simple présomption qu’il puisse accueillir un être humain, qui ne commet aucun crime, si ce n’est celui de ne pas être né dans un pays où tout va bien et de fuir la misère et parfois la guerre de sa terre d’origine. Ce que le Gouvernement fédéral tente de faire, c’est d’intimider les défenseurs les droits humains qui assurent la protection des droits des migrants et des réfugiés en violant leur vie privée et ce qu’ils ont de plus précieux et de sacré: leur domicile !
C’est pour cette raison que nous avons soutenu et appuyé la résolution proposée par le groupe ECOLO au Conseil communal de février invitant le Parlement fédéral à rejeter le projet de loi en question. Car il est tout simplement dans l’ADN même du PS Wanze que de vouloir sauvegarder la dignité et les droits humains.