Le 23 mai dernier, j’interpellais la Ministre de la Santé publique sur le sort qu’elle réserve aux postes médicaux de garde en Wallonie. Depuis, mes questions sont demeurées sans réponses !
Pourtant, nous le savons, les postes médicaux de garde (PMG) sont à la base de l’accès à la médecine pour la population, en particulier dans les zones rurales.
Les PMG permettent ainsi, en principe, d’avoir accès à un médecin de garde en soirée, la nuit, les weekends et les jours fériés. Les médecins généralistes ne sont pas nombreux dans les zones rurales et ils vieillissent. Ces PMG aident à assurer une présence effective de médecins sur le terrain. Et ces PMG attirent les jeunes médecins, ce qui brise le cercle vicieux actuel.
Autre avantage de taille : les PMG désengorgent les Urgences : les généralistes peuvent en effet prendre en charge de nombreux cas dans des locaux bien équipés.
Les PMG travaillent de plus en synergie avec des laboratoires d’analyses médicales et les hôpitaux de la région et ils sont à même de relayer les patients vers les autres acteurs de la santé (MR/MRS, infirmiers à domicile, kinés, dentistes, etc.).
Le problème actuel réside dans la reconnaissance, normalement, automatique, de certains PMG comme celui du Cercle Médical des omnipraticiens de Hesbaye (CeMOH). Cette reconnaissance fait défaut où arrive très tardivement après une attente qui peut se révéler fatale pour la structure.
D’une façon générale et systématique, les PMG sont sous-financés. Certains PMG couvrent plusieurs communes mais les aides financières ne sont pas faites au pro rata réel de la population concernée. Cela entraine des problèmes de trésorerie pour ces structures, problèmes aggravés quand l’État ne paye pas à temps ce qu’il a promis de payer !
Le résultat est simple : des PMG avec des moyens humains et techniques limités : des lieux pas assez sécurisés, pas de voiture avec chauffeur pour les gardes de nuit, …
Une voiture pourrait pourtant servir de taxi social, pour les personnes sans moyen de locomotion. Faute de moyen, c’est impossible, alors que c’est prévu dans le principe même des PMG.
Certains PMG n’ont même pas la possibilité d’ouvrir la semaine, faute de moyen, c’est inadmissible !
Au final, tous ces patients se retrouvent aux Urgences, faute de mieux ; cela engorge les hôpitaux et cela coute plus cher à l’INAMI, c’est donc contre-intuitif et contre-productif.
Je n’ai pas reçu de réponse de la Ministre De Block sur les soupçons d’un financement inégal en fonction de l’origine linguistique des PMG.
Rien ne me rassure non plus quant au fait que des démarches sont prises pour accélérer le traitement de reconnaissance des différents PMG par l’INAMI.
Plus globalement, cette thématique n’est pas la seule pour laquelle j’ai posé une question écrite à la ministre de la Santé. Elles sont toutes demeurées sans réponses, preuve du mépris du Gouvernement fédéral pour le Sénat et pour le parlementaire que je suis…
Au-delà des formules et des jeux politiques, ce sont des citoyens, des patients, qui chaque jour payent le prix de cette politique de Santé publique du Gouvernement MR/N-VA inéquitable, inquiétante et tout simplement révoltante !